Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Reçue à Montélimar, le 23 août 1573.
2Monsieur de Gordes, jay receu votre lettre du IIe, avecques la coppie de celle que
3vous avoit escript Montbrun, sur laquelle je faictz jugement quil semble
4que ces gens icy veullent entretenir une forme et manière dassociation
5et ligue pour estre tousiours ung corps capable et suffisant pour
6entreprendre et produire toute sorte deffectz qui est chose repugnante
7à mon voulloir porté par mon edict de paciffication et du tout contraire
8à mon authorité et à ce que je desire ; car il remect à vous rendre responce
9absolue de son intention après que les depputez quil a envoyé à
10Montauban où il se faict une generalle assemblée de tous ceulx de leur
11opinion seront retournez. Vous regarderez à dissoudre par vives
12remonstrances et persuasions ceste societé sil vous est possible, sans
13toutesfoys inover rien qui puisse aigrir et alterer leurs volluntez,
14lesquelles il fault gracieusement recueillir, esperant comme ilz
15cognoistront par bons effectz la sincerité de mon intention quilz se
16separeront deux mesmes de toutes associations illicites. Je remectz le
17tout à votre prudence, envoyant presentement aux gens tenantz ma court
18de parlement à Grenoble mon edict de paciffication pour le faire
19publier et veriffier comme il a esté sans aucune modiffication en celle
20de ma bonne ville de Paris. Vous me demandez si vous ferez
21desmandeler les villes et places que tiennent ceulx de la nouvelle oppinion,
22si tant est quilz les remettent entre voz mains ? Je vous respondz
23que je vouldrois que toutes les villes et places qui sont au-dedans
24de mon royaume et non necessaires pour la seureté de mes frontières
25feussent bien desmentelées et tellement ouvertes quelles ne peussent
26jamays plus servir de reffuge et retraicte pour ceulx qui ont mauvaise
27vollunté, comme elles ont faict et mesmement les dernières occuppées
28en mon pays de Daulphiné. Partant, je vous prie en faire abbattre
29et mectre par terre les murailles et forteresses si elles vous sont
30remises, pourveu que vous cognoissiez que cela ne puisse engendrer
31aucun trouble, jalouzie et meffiance entre mes subgetz et empescher
32[150 v°] lestablissement de mon edict de paciffication, car en ce cas, il en
33fauldroit user aultrement. Quant au payement des deux compagnies
34de gens darmes qui ont servy près de vous, je vous ay mandé que
35jentendois que les premiers deniers provenans des XXX m(ille] l[ivres], en vertu
36de la commission qui vous a esté envoyée, y feussent employés, ayant
37esté depescher à ceste intention. Je prie Dieu, monsieur de Gordes,
38vous avoir en sa sainte garde. Escript à Paris le XIIIIe
39jour daoust 1573.
40Charles
41De neufville s[ecretair]e